La dernière innovation présentait la transformation du plastique en composte avec Carbios. Cette semaine, le plastique se convertit en source d’énergie avec la solution Chrysalis 40.
C’est la conviction de l’association Earthwake qui a récemment remporté le prix startup EDF Pulse.
Comment fonctionne cette solution ?
Chrysalis 40 est une machine low tech qui utilise un procédé bien connu depuis une dizaine d’année : la pyrolyse. Ce phénomène chimique consiste en une décomposition chimique d’un composé organique par une augmentation importante de sa température pour obtenir d’autres produits qu’il ne contenait pas.« 1 kg de plastique donne 800 grammes de carburant après une dépolymérisation des plastiques en polyéthylène et polypropylène ». Les déchets sont avant tout broyés, puis envoyés dans un réacteur fermé hermétiquement. Les composants sont chauffés jusqu’à 450 degrés, une combustion sans oxygène. « Les molécules de plastique sont alors cassées et se transforment en vapeur de différents poids, le gasoil, le kérosène, l’essence et le gaz. On sort le gasoil, qu’on utilise en priorité, l’essence est une sous-catégorie qu’on peut utiliser dans les groupes électrogènes, et le gaz, on le stocke, on le recomprime et on le réinjecte dans le brûleur pour faire chauffer le réacteur », nous explique Christofer Costes, l’inventeur de la machine baptisée Chrysalis.
De plus, sa capacité de traitement peut aller jusqu’à dix tonnes de déchets plastiques par mois. Earthwake rappelle aussi que le dispositif intègre des matériaux peu coûteux et sans électronique. Ainsi, son entretien est synonyme d’économie d’argent. Pour le directeur général François Danel, il s’agit d’une solution innovante afin de faire des déchets plastiques une source d’énergie.
Conçue pour être vendue à des particuliers ou des collectivités, Chrysalis peut être placée n’importe où avec sa taille et son fonctionnement. « Elle marche sans électricité. Ce sont les 10% de gaz qu’elle produit pendant la pyrolyse qui alimentent la chaleur et lui permette de générer sa propre énergie », explique l’association. Par ailleurs, sa conception en matériaux simples et costauds, mais aussi sa technologie low tech permettent de l’entretenir facilement et de la réparer sur place. Earth Wake espère pouvoir commercialiser Chrysalis autour de 50.000€ et estime ce coût amortissable en deux à trois ans.
Depuis quelques mois, deux camions poubelles roulent dans la commune de Puget-Théniers (Alpes-Maritime) avec ce carburant, en petite quantité, car il est mélangé à du diesel classique. « Pour être en phase avec les normes des constructeurs de véhicules », explique le CEO. Tandis que pour les groupes électrogènes, le carburant peut être consommé sans mélange. Une aubaine pour les pays en voie de développement qui à la fois « ont de vrais problèmes pour collecter et traiter les déchets plastique faute de moyen, et qui ont aussi des besoins en électricité ».
La Chrysalis est la première d’une série de solutions incubées par Earthwake, pour contribuer maintenant, profondément, au futur de l’humanité et de la planète.
